Collectif des écoles de Marseille

Pour école publique gratuite de qualité pour toutes et tous !

Nouvel opus des Ogec : Financement & mixité

Le financement des écoles privées en France et les enjeux autour de la mixité sociale, notamment après les récentes déclarations de Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique.

Commençons par un rappel essentiel : en France, les écoles privées sous contrat bénéficient d’un financement public. Ce financement couvre principalement les salaires des enseignants, et finalement toutes dépenses liées au temps des apprentissages (fournitures scolaires, chauffage, entretien …). Ce modèle a des effets notables : environ 2 millions d’élèves sont inscrits dans des établissements privés sous contrat, représentant une alternative subventionnée par l’État à l’enseignement public. à Marseille, selons les données publiées par l’éducation nationales, en octobre 2023, 74 933 élèves étaients scolarisés dans les écoles publiques, 14 106 élèves dans les écoles privées soit près 16% des enfants de moins de 11 ans sont scolarisés dans une école privée.


À la rentrée, Philippe Delorme, le patron donc des écoles privées catholiques, a déclaré vouloir doubler le nombre d’élèves boursiers dans les établissements catholiques pour promouvoir la mixité sociale. Cela pourrait paraître positif, mais attention : cette promesse est bien entendu conditionnée. Philippe Delorme souligne que la mise en œuvre d’une réelle mixité sociale dépend d’aides publiques supplémentaires, notamment pour financer la restauration scolaire des élèves boursiers. ah … nous y voilà … le pot aux roses … Autrement dit, il sollicite davantage de subventions pour compenser une dimension sociale qui fait pourtant partie des missions de l’école publique.

Cette demande est-elle légitime ? Pour certains, cela pourrait sembler être une nouvelle demande de soutien financier de la part des écoles privées. mais à y regarder de plus près, le risque est que cette mesure serve de prétexte pour obtenir davantage d’aides sans véritablement garantir une mixité sociale inclusive, notamment si les élèves boursiers sont sélectionnés sur des critères de réussite scolaire, ce qui est souvent le cas dans les établissements privés, “on veut bien accueillir tout le monde mais pas n’importe qui …” 

Dans ce contexte, la question se pose : en cherchant ces nouvelles aides, l’enseignement privé sous contrat ne risque-t-il pas d’accentuer les inégalités avec le secteur public ? Alors que les écoles publiques peinent déjà à garantir un financement suffisant pour répondre à des enjeux variés – personnel, matériel, restauration scolaire, les aesh, les animateurs, … – l’extension des subventions vers le privé va encore accentuer le sentiment d’injustice ressenti par les acteurs de l’école publique qui bataillent dur au quotidien pour défendre ce service public qui doit par définition être égal, pour toutes et tous, et de qualité, cela va sans dire mais ne va pas sans moyens doit-on le rappeler.


Alors, comment le financement des écoles privées pourrait-il évoluer ? Si la mixité sociale est véritablement un objectif pour l’enseignement catholique, peut-on envisager un modèle où il devient acteur à part entière de l’intégration sociale sans toujours demander plus de fonds publics. Bah non. Alors tout simplement, disons non, non, non, trois fois parait que c’est à la mode, nous n’avons pas besoin de l’école privée, donnons les moyens aux écoles publiques, notre seule revendication devrait être l’abrogation de La loi Debré, cette loi qui fixe le financement des écoles privées sous contrat.


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